J360 à 366 : Pucón et Villarica, depuis les chalets jusqu’au sommet du volcan en passant par les forêts d’araucarias

Après plusieurs centaines de kilomètres vers le sud de Santiago, nous atteignons en deux jours la petite ville de Villarica, située sur les berges du lac du même ­nom. Les façades en bois des bâtiments et les nombreux magasins de sports d’hiver donnent à cette petite ville des airs de station de ski.

Après la découverte de la ville, nous bivouaquons sur les rives du lacs. De l’autre côté des berges, le volcan enneigé « Villarica » s’embrase au coucher du soleil.

Pucón et ses environs, ambiance montagne et sport d’aventure

Un peu plus loin, la ville de Pucón s’étale sur les bords du lacs, à quelques kilomètres du Volcan Villarica. Elle est plus touristique que celle de Villarica, plus chic aussi. L’ambiance de montagne y est agréable. Des constructions basses dans le style chalet encadrent les allées animées. Dans quelques jours aura lieu la fête nationale de l’indépendance du Chili. Familles et groupes d’amis débarquent pour le week-end et les terrasses et salles de restaurants débordent de monde, dans une ambiance un peu mondaine.

Nous prenons part à la fête nationale, organisée en « bodegas » dans un grand parc municipal. Dans une ambiance plus populaire de feria on y sert empanadas et grillades accompagnées de bière ou de « terremoto » (traduire tremblement de terre) un cocktail à base de vin blanc, liqueur de fruit et glace à la vanille.

Dans les environs de Pucón, de nombreux parcs nationaux offrent des possibilités de randonnées au milieu des forêts d’araucarias, ces arbres du jurassique, symbole de la région. La neige bloque de nombreux sentiers mais nous trouvons notre bonheur le temps de quelques belles ballades, avant de nous détendre (et nous doucher par la même occasion!) dans des bains chauds naturels d’une vallée voisine.

Le volcan Villarica, entre crainte et fascination

Au détour de certaines rues, le volcan « Villarica » se dresse au bout de la perspective, majestueux. 

Avec ses 2847 mètres de hauteur, il est l’un des trois plus grand « stratovolcan » de la chaîne Andine. Son activité est élevée et il menace chaque jour la ville de Pucón et ses environs. Son cratère ouvert dégage des vapeurs toxiques, des cendres et souvent de la lave et une éruption peut surgir à tout moment. La dernière éruption violente date de 1971, ou 30 millions de mètres cubes de lave furent expulsés par une fissure de près de 4 kilomètres de large. Dernièrement, en mars 2015, ce géant avait fait trembler la ville de Pucón en entrant en éruption, causant l’évacuation d’urgence de plus de 3000 personnes.

Les conditions d’ascension sont donc toujours très contrôlées et selon les périodes, elle peut être même carrément interdite.

365 jours sur la route : sensations fortes au sommet du volcan actif

Pour nos 365 jours sur la route, nous avons décidé de nous offrir cette ascension (coûteuse il faut bien le dire ! env.100€/per.) Nous avons eu la chance d’avoir une belle  fenêtre pour profiter de cette expérience dans des conditions exceptionnelles.

Il est évidemment obligatoire de passer par une agence pour réaliser cette ascension et il vaut mieux être préparé à l’idée que des centaines d’autres personnes tenteront l’aventure le même jour… Mais une fois sur les flancs, les files de grimpeurs qui se suivent à touche-touche n’enlèvent rien à la splendeur du paysage et à la sensation exceptionnelle de se retrouver au bord d’un gouffre de lave maculé de neige…

A 5h45 le réveil donne le top départ d’une journée qui s’annonce mémorable. Après un petit déjeuner dans le van, nous grimpons dans le minibus qui nous attend à l’agence, équipés de crampons, piolets, casques et tout un arsenal de montagne dans le sac à dos.

Près de 6 heures après le départ, et 1400 mètres de déniveler plus haut, nous atteignons le sommet. Des bords du cratère, équipés de nos masques à gaz contre les vapeurs de souffre qui se dégagent de ce gigantesque trou, nous apercevons la lave en fusion, bouillonner tout au fond. De l’autre coté c’est un panorama à 360° sur la région qui s’offre à nous. L’expérience est incroyable.

La redescente se fait en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Will chausse son snow, accompagné d’un guide, pour une descente en free ride sur les pentes du volcan, quand mon genou me force à suive le reste du groupe pour une descente sur les fesses en luge. Dans les deux cas, la vue sur la vallée est un vrai spectacle tout au long de la redescente.

Le soir, les muscles un peu fourbus et le nez rougi, c’est autour d’une bonne bière avec nos acolytes de grimpée, que nous revoyons cette journée hors du commun défiler sous nos yeux. Un an de voyage dans ces conditions, nous ne sommes pas prêts d’oublier ce jour !

Nous quittons Pucón et sa région sur un petit nuage, prêts à continuer l’aventure en repassant du côté Argentin.

C.