Laissant derrière nous des paradis naturels comme le Fitz-Roy, le Perito Moreno et le parc Torres Del Paine nous atteignons les petites villes de Puerto Natales et Punta Arenas et avec elles le Sud du continent Américain.
Puerto Natales l’endormie.
En cette fin d’hiver austral où l’activité touristique n’a pas encore vraiment reprise nous découvrons une activité au ralenti dans ce bourg installé sur les bords d’un fjord. Ce rythme tranquille nous convient bien et après une bonne semaine de paysages plus majestueux les uns que les autres nous prenons le temps de nous poser sur les bords du fjord.
Alternant entre balades le long du fjord et rédaction d’articles dans le van nous passons deux jours sur place.
Sur ce petit parking au bord de l’eau nous nous sentons comme à la maison et les moments partagés avec d’autres voyageurs y sont surement pour quelque chose. Nous passons la première soirée en compagnie des « Martoulenn » puis au matin du deuxième jour nous nous apercevons que la personne qui se réveille dans la jeep garée à coté de nous n’est autre que Samy que nous n’avions pas recroisé depuis notre rencontre au Panama il y a 6mois… ! Pour couronner le tout nous sommes rejoints par Etienne et Marie, nos amis voyageurs que nous avions laissés à Santiago il y a plus d’un mois. Ils ont délaissé pour quelques mois leurs sacs à dos pour un van aménagé. Nous sommes tout excités à l’idée de les retrouver à bord de leur nouveau bolide aménagé en quelques semaines sur le parking d’une grande surface ! Après une belle soirée de retrouvailles nous décidons de passer les prochains jours ensemble et nous prenons la direction de Punta Arenas.
Punta Arenas et au-delà…
Ville la plus australe du continent Américain, Punta Arenas est établie sur la rive Ouest du détroit de Magellan. De l’époque des grandes expéditions maritimes où elle offrait une halte bien méritée avant ou après le passage du cap-Horn, la ville a conservé son ouverture sur la mer et le commerce maritime représente aujourd’hui la principale activité économique de la région. En revanche pour le voyageur de passage l’intérêt de la ville réside principalement dans ses commerces pour, comme à l’époque des navigateurs, faire le plein avant de s’aventurer vers les terres du sud.
C’est en quittant la ville par le sud que l’on prend réellement conscience de l’endroit où l’on se trouve. La route se transforme en piste au bout de quelques dizaines de kilomètres et nous voilà entrain de rouler quasiment sur la plage le long du détroit de Magellan. Un œil sur la piste l’autre sur les phoques et les dauphins qui peuplent le détroit, nous nous éloignons à chaque kilomètre un peu plus de la civilisation.
Une petite clairière en lisière de forêt, à 20m de l’eau, nous fait de l’œil : endroit idéal pour un bivouac en tandem. Nous installons notre campement et partageons une belle soirée sur les bords du détroit.
Le lendemain nous atteignons la fin de la piste, « el fin de camino », et poursuivons à pied pendant 6km sur la plage pour atteindre le phare le plus au sud du continent, le phare San Isidro. Après 13 mois de voyage et 50 000km nous voilà au point le plus austral du continent américain, à plus de 11000km à vol d’oiseau de Montréal. Le paysage est magnifique, de l’autre côté du détroit les montagnes de la terre de feu et des îles de l’archipel sont saupoudrées de neige.
Une fois au phare, balayé par le vent, c’est pris d’une émotion forte que nous savourons tous les quatre la joie de nous trouver sur cette pointe Sud du continent Américain.
Nous partageons encore deux bivouacs autour de Punta Arenas avec Etienne et Marie puis nous partons en direction d’Ushuaia, laissant nos amis poursuivre leur route vers la carretera austral. Le prochain rendez-vous est pris pour se retrouver à Buenos Aires et terminer le voyage ensemble…
W.