Nous sommes entrés au Pérou par la frontière d’Aguas Verdes, sur la côte au Nord du Pays. Après un passage de frontière tranquille ou nous avons été bien aiguillés dans des bâtiments flambants neufs, nous prenons le temps de découvrir la côte Nord du pays avant l’arrivée des copains, prévue dans une semaine. Nous roulons une centaine de kilomètres après la frontière pour atteindre notre premier bivouac Péruvien, les pieds dans le sable et le van sous les palmiers… Un tableau qui ne nous serait pas venu à l’idée quand il y a encore quelques mois nous évoquions le Pérou !
Swiss Wasi
Non ce n’est pas le nom d’un fromage mais celui d’un camping bien sympa à côté de Zorritos, « Wasi » voulant dire « foyer, maison » en Quechua. Nous y avons passé deux jours sous les cocotiers, le temps de nous acclimater et de préparer la suite du voyage. Après une pause ravitaillement, lessive, cuisson de fournées de pains et douche chaude dans ce petit camping côtier, nous avons repris la route pour descendre vers le Sud.
Entrée en trombe dans la culture Inca : Le trésor du Señor de Sipán
En continuant notre route vers le sud, nous faisons escale dans la ville de Lambayeque, dont le principal intérêt réside dans la découverte du Musée de Las Tombas Reales, qui abritent les trésors découverts il y a peine une vingtaine d’année dans le tombeau du seigneur de Sipán. Cette histoire de tombeau Inca enfoui, pillé puis mis au jour dans les années … semble digne d’un film d’aventure. Les trésors découverts dans cette sépulture hors du commun sont fascinants et l’architecture du tombeau et l’organisation symbolique du défunt et des sacrifiés qui l’entouraient n’a pas été entièrement décryptée aujourd’hui.
Ossements, bijoux, poterie et autres objets d’art ou d’ornement découverts lors de la fouille du site de Sipán à quelques dizaines de kilomètres au Sud de la ville sont exposés dans ce musée dédié à cette découverte. L’exposition est vraiment bien faite, les objets sont présentés dans l’ordre de leur découverte et ils sont accompagnés de photos d’archives qui retracent leur excavation. Malheureusement nous avons dû passer au détecteur de métaux à l’entrée et toutes photo est interdite, il ne vous reste plus qu’à aller voir par vous-même…
De Lambayeque à Puerto Chicama : Traversée du désert côtier
Nous nous élançons sur les routes péruviennes, dans un paysage insolite. Des étendues désertiques défilent au fil des kilomètres. Le long de la Panaméricaine, nous passons par la ville sans charme de Piura, puis traversons le désert de Sechura. Quelques constructions modestes en adobe, les unes à côté des autres forment comme des petits villages, perdus dans le paysage de terre.
Puerto Chicama, une pause sportive sur « la plus longue gauche »
Nous atteignons le petit village et port de pêche de Puerto Chicama, ou nous établissons notre bivouac sur les hauteurs de la côte, avec une vue plongeante sur la plage et les longues vagues qui s’étendent sur plusieurs centaines de mètres, comme des ondes régulières. C’est ce phénomène qui fait de Puerto Chicama un endroit prisé par les surfeurs du monde entier.
La gauche (vague qui déroule sur la droite quand on la regarde depuis le rivage) qui court des falaises au Sud de la ville jusque dans la baie les bons jours est réputée être la plus longue du monde. Nous décidons de louer du matériel et partons à l’assaut de cette longue gauche, la « izquierdissima », comme ils l’appellent ici. Les forts courants ne facilitent pas la chose mais une fois sur la vague il faut avouer qu’on peut glisser un bon moment.
Retrouvailles à Huanchaco
C’est dans le petit village de Huanchaco que nous avions RDV avec les copains arrivés à trois, tout droit de Toulouse. Cet ancien village de pêcheurs en bord d’océan est constitué, comme beaucoup de petites villes péruviennes, de maisons en briques rarement terminées, dont les ferraillages gisent toujours sur des toitures terrasses, planchers hypothétiques d’étages supplémentaires qui ne seront probablement jamais construits… Outre le peu de charme architectural de l’endroit, la ballade le long du malecon , le front de mer, au coucher de soleil est agréable. C’est l’occasion de regarder les nombreux surfeurs et les pirogues en totora, sorte de roseau. Ces embarcations traditionnelles datent des civilisations précolombiennes, dont on retrouve les représentations sur de nombreuses fresques des ruines de la région. Elles sont aujourd’hui encore utilisées par certains pêcheurs et rares sont les endroits où ce savoir-faire a perduré.
Nous fêtons les retrouvailles avec nos trois amis autour de ceviche, poissons en sauce et verres de Porto, venu tout droit de France. Nous savourons ces moments entre amis, qui commencent à manquer sérieusement, après près de 10 mois sur la route…
C’est à cinq, dans un van chargé jusqu’aux dents, que nous nous mettons en route pour la suite du voyage… A nous cinq le Pérou !
C&W.