Nous arrivons à Panama Ciudad avec pour première mission de récupérer nos amortisseurs de rechange dans un petit magasin bien caché dans les quartiers périphériques de la grande ville. L’arrière gauche ayant rendu l’âme sur une piste en piteux état au Costa Rica, nous avions passé commande (à prix d’or…) chez un revendeur dans le Nord du Panama une dizaine de jours auparavant, en croisant les doigts pour que la commande des pièces, exportées depuis les USA, arrive à temps dans la capitale avant la semaine sainte.
Une fois notre mission accomplie, les pièces réceptionnées (ouf !) et l’amortisseur remplacé, nous nous mettons en quête d’un bivouac urbain ou passer les deux prochains jours, en attendant l’arrivée de Martine (la maman de William) qui vient partager trois semaines du voyage avec nous.
Le Canal et le quartier Amador
A l’embouchure du Canal de Panama, de grandes promenades, terrains de jeux et pistes cyclables longent la pointe qui s’avance dans la mer, vers les îles … devenues presqu’îles avec la route qui les relient à la terre ferme. En fin de semaine, cette zone est prise d’assaut par les familles qui viennent se balader sur la grande promenade, avec au programme circuit de vélo-carriole de location et dégustation de glace face au panorama sur le centre urbain de Panama.
Le soir venu, nous trouvons un endroit calme et à l’abri des regards, sur les bords du célèbre canal enjambé par le grand pont des Amériques. Depuis notre terrasse improvisée, nous observons la valse lente des paquebots et cagots de fret qui entrent et sortent inlassablement par cette porte entre les deux océans.
Une fois Martine récupérée en bonne forme à l’aéroport International de Panama, et les retrouvailles fêtées avec dégustation de victuailles rapportées du pays, nous partons découvrir cette capitale aux quartiers si variés. D’un côté, le centre des affaires de Panama répond à l’imaginaire qui nous vient lorsque l’on pense à Panama, avec les buildings des plus grandes sociétés qui s’érigent face à la mer, dans une ambiance « petit Miami». L’autre visage de la ville se découvre à travers la vieille ville et les quartiers populaires et authentiques qui la jouxtent.
Panama, la jeune
Nous profitons d’un dimanche pour arpenter les rues désertes du centre des affaires de la ville. Minuscules au pied des immeubles, nous découvrons ce centre économique à la silhouette élancée de tours de métal et de verre. Sous un soleil de plomb, l’avenue Balboa longe le front de mer, plantée de palmiers et aménagée d’espaces sportifs et de détente.
Panama, la vieille
Entre le Canal et le centre financier, connectée par le marché au poisson ou les ceviche frais se dégustent en quantité pour quelques dollars, la vielle ville Coloniale de Panama s’étend sur la péninsule de Casco Viejo. Récemment classé au patrimoine Mondial de l’Unesco en 2013, ce quartier subit depuis quelques années un grand chantier de rénovation. La quasi-totalité des ruelles sont aujourd’hui encombrées par les nombreuses rénovations de façades. Peu à peu, les populations pauvres qui habitaient jusqu’alors ce centre colonial sont remplacées par des restaurants, bars et boutiques tendances pour touristes internationaux. Les galeries d’art ont pris la place des petits commerces de quartier et les lieux branchés aménagés sur les toit-terrasses des anciens édifices rénovés offrent des vues imprenables sur les buildings illuminés. Le weekend, la jeunesse dorée de Panama se retrouve sur ces roof-top, en « tenue correcte exigée », pour y partager des cocktails élaborés. Même si le phénomène social engendré par cette rénovation en masse due au regain d’intérêt patrimonial pour le quartier est à déplorer, on ne peut pas nier le charme fou des ruelles coloniales du Casco Viejo, dans lesquelles il fait bon déambuler à l’ombre des façades et à la nuit tombée.
Panama, l’authentique
En continuant quelques rues au-delà du magnifique quartier-musée du Casco-Viejo, les ruelles prennent vie. Panama est réputée pour être l’une des villes les plus cosmopolites de l’Amérique centrale, et c’est ici que cela se passe. Les boutiques bon marché diffusent leur musique à tout bout de champ, les stands les fruits et légumes s’étalent au milieu de l’allée piétonne principale, des femmes caribéennes posent des bigoudis à leur clientes sur des tabourets, des femmes Kuna font leurs courses, vêtues de leur tenues traditionnelles, les stands de vente de billets de loteries se multiplient sur le trottoir. Loin du calme chic et sobre du Casco Viejo, l’effervescence de ce quartier nous ramène à la réalité authentique du Panama pour notre plus grand plaisir.
Après ces quelques jours de découverte, au cours desquels nous avons fait un saut au port de Colon pour la mise en container du van (on vous raconte en détail par ici !), nous nous apprêtons à laisser derrière nous ce gros morceau de l’aventure qu’a été l’Amérique Centrale, pour partir à la découverte de nouveaux horizons… Cap sur l’Amérique du Sud !
C.