J 119 à 125 : A travers le Mexique central, de Puebla à Oaxaca

Sur la route entre Teotihuacan et la ville de Puebla, nous faisons une halte à Tlaxco petite ville dans l’état de Tlaxcala, pour rencontrer Alejandra, en charge du Projet San Isidro. Cette organisation met en œuvre des workshops dédiés à l’apprentissage de techniques constructives responsables, avec des matériaux tels que la terre crue ou la paille (Cette rencontre fera l’objet d’un article spécifique, dès que nous aurons rattrapé notre retard !). Après une journée de découverte et une nuit sur le site, nous continuons notre route jusqu’à la ville de Puebla.

Puebla, Grande ville coloniale

En route, nous apercevons la silhouette du grand volcan de Popocatepec. Ce géant en activité laisse  s’échapper quelques nuages de fumée qui lui donne un air encore plus majestueux.

Malgré ses 1 millions d’habitants, Puebla reste une ville très accessible, comme nous l’avions entendu dire. Il faut dire qu’au volant de notre van nous préférons les grands espaces aux mégapoles. Nous nous laissons aller aux grès de l’animation des rues du centre colonial.

La ville nous séduit, avec ses façades ornées d’azulejos, carreaux de céramiques colorés et graphiques, qui en font sa particularité. A chaque angle de rue apparaît le dôme d’une église, recouvert de céramique colorée, dont les murs sont peints dans des couleurs éclatantes.

Au détour d’une rue, nous nous engouffrons dans le patio de la maison de la culture et nous nous retrouvons au cœur d’un spectacle de danses folkloriques qui nous en apprend d’avantage sur toutes les tenues traditionnelles des différents états du Mexique.

Ici aussi, l’animation de la rue est frénétique. Les stands de rue pullulent, les vendeurs s’affairent sur les marchés. Devant de nombreuses boutiques, parfois même des pharmacies, deux enceintes inondent la rue d’une musique de mariachi ou autre boys band locaux. Nous profitons de cette ambiance pour découvrir quelques spécialités locales dans la rue : « momias » (Saucisse enroulée de lard et de pâte feuilletée servie façon brochette)  et « tacos arabe » (Une sorte de Kebab local). C’est le ventre bien rempli de mets fins et légers que nous profitons d’une brocante sur une des places de la ville, avant de reprendre la route.

Cholula

La pyramide de Cholula est connue pour être l’une des plus grandes de l’empire Maya. A deux pas de notre bivouac, nous décidons d’aller y jeter un œil. Une fois sur place, difficile d’imaginer que cette grosse colline sur laquelle se dresse une cathédrale construite par les colons espagnols est en fait une pyramide recouverte par la végétation. En la contournant, nous trouvons l’entrée des tunnels qui traversent la pyramide en son cœur. Une fois à l’intérieur, nous apercevons des dédales de passages qui semblent remonter vers son centre.

Oaxaca

La route qui nous mène à Oaxaca traverse des montagnes, hérissées de quelques cactus, qui s’étendent à perte de vue. Les vautours planent en maîtres au-dessus des vallées. Nous faisons quelques haltes pour profiter du spectacle.

La ville de Oaxaca, capitale de l’état du même nom, est une belle ville coloniale aux rues larges et colorées. Ses musées, son artisanat et surtout sa cuisine en font une ville vivante et cosmopolite. Le tourisme y est bien développé mais la vie  locale y suit son cours. A l’heure de la comida, des hommes et des femmes se pressent devant des petit « comedor » de rue pour y déguster tacos et carnitas.

A la sortie des classes aux alentours de 14h, la place centrale se remplie d’écoliers en uniformes. Des petits groupes remontent les rues, s’arrêtant aux stands de fruits fraîchement coupés vendus dans des petits sachets plastiques. Sur chaque menu, le Mole, sauce typique de la région à base de cacao, se décline dans toutes les couleurs pour napper viandes et poulet : rouge, noir, vert… Sur les marchés, les femmes vendent des vêtements brodés à la mode locale et des tenues traditionnelles, souvent affairées sur un ouvrage de broderie en cours. Au musée du textile, nous découvrons les techniques de tissage et de teinture.

En fin de journée, pour retourner à notre campement au village voisin de Santa Maria del Tule,  nous imitons les habitants en nous entassant à 6 dans des voitures de 4 places qui font office de transports en communs, les « collectivos ». Assis à deux à l’avant, serrés au conducteur, le frein à main enfoncé dans la cuisse, nous échangeons des sourires avec nos co-voitureurs, qui assis à quatre sur la banquette arrière, disparaissent sous des sacs remplis de fruits et légumes.

Monte Alban et Mitla

Les ruines qui se situent à quelques kilomètres de la ville de Oaxaca méritent le détour.

Nous arrivons à Monte Alban en fin de matinée. Situé sur une colline, le site offre une vue à 360° sur Oaxaca et ses alentours. L’étendue d’herbe rase jaunie par le soleil forme comme un écrin pour les vestiges de cette citée perchée. A l’heure du repas, le soleil au zénith, nous profitons du site complètement désert. Seuls les quelques vendeurs de souvenirs se sont réfugiés à l’ombre des rares arbres.


Le site de Mitla se distingue par la technique d’ornementation des murs de chacune des pièces des palais et des temples ainsi que des façades extérieures. Les pierres étaient taillées unes à unes et assemblées selon des motifs extrêmement élaborés, pour un rendu d’une complexité et d’une finesse ahurissante.



La formes et la proportion des édifices, organisés autour de patio centraux diffèrent des quelques sites visités jusqu’à maintenant. Au détour d’un des édifices, nous prenons conscience de la différence de réglementation sur les édifices classés au Mexique. Le site de Mitla se trouve au cœur d’un petit village, et les habitations construites en blocs de béton s’élèvent à quelques mètres à peine du site archéologique !

Teotitlan del valle

A quelques kilomètres de Oaxaca, nous découvrons le petit village très tranquille de Teotitlan del Valle. Malgré l’attrait touristique supposé de ce petit village d’artisans, nous nous promenons seuls en fin de journée dans des ruelles désertes. Ici la majorité des familles travaillent la laine et le coton sur des  métiers à tisser traditionnels. Des tapis et tentures aux motifs géométriques bariolés ornent les façades. Attirés par des bruits dans un petit patio, nous entrons et faisons la rencontre d’une femme s’affairant à la teinture de la laine selon des techniques ancestrales à base de plantes et de petits insectes. Elle nous explique le processus de la teinture naturelle tout en remuant une grande marmite posée sur le feu. Après quelques minutes, elle en sort des écheveaux de laine qui prennent une teinte bleue foncée au contact de l’air. Des masses de laine bleue, jaune et verte sèchent ainsi tout autour du patio. C’est aux manettes de son métier à tisser qu’elle nous apprend les étapes du tissage.

Notre passage dans la région de Oaxaca aura aussi été pour nous l’occasion de rencontrer deux bâtisseurs, architecte et constructeur, qui nous ont amené sur leur chantier pour découvrir des techniques de constructions ancestrales, des « bovedas mexicanas » à la technique du « Quadad ». Nous prendrons le temps de vous parler de ces rencontres dans des articles spécifiques (on travaille sur notre retard !)

Après cette semaine de découverte,  nous reprenons la route en direction de la région des Chiapas, vers un Mexique montagneux puis tropical…

C.