J257 à J262 : Quelques jours dans une capitale haut-perchée : Quito

Sur notre route en direction de Quito, nous franchissons une ligne imaginaire, symbolique dans le voyage, celle de l’Equateur. D’un hémisphère à l’autre, nous réalisons le trajet que nous avons effectué depuis le début de l’aventure. A partir de maintenant, le croissant de lune nous apparaîtra un peu tordu et l’eau s’écoulera dans le sens inverse des aiguilles d’une montre…

Quito, métropole d’altitude

 Nous arrivons à Quito par les faubourgs au Nord de la ville. Nous sommes agréablement surpris par la facilité de circulation dans cette capitale de 2 millions d’habitants. La ville s’étend sur près de 50 kilomètres de long, au pied du volcan Pinchincha à 2800m d’altitude. Depuis certains points de la ville, on peut par beau temps apercevoir  les sommets des volcans Cotopaxi, Cayambe et les pics jumeaux.

Hébergés chez des Quiteños

Le temps de notre séjour Quiteño, nous avons été accueillis chez Sandra, qui nous a ouvert les portes de sa maison avec toute la générosité qui la caractérise. Durant 5 jours, nous avons partagé de beaux moments avec la famille de Carlos, un ami Belgo-équatorien, Sandra sa maman, Nicolas son frère et Maria-José sa cousine, qui nous a accompagné dans les meilleures adresses de sa ville, nous a organisé des rencontres avec des architectes de talent et parlé avec passion de son pays et de sa culture. Après une journée de mécanique pour le remplacement de nos amortisseurs avant renforcés, livrés depuis l’Europe quelques semaines auparavant chez Sandra, nous avons parcouru la ville et ses environs, sur leurs conseils avisés.

Du quartier Mariscal au vieux centre colonial

Nous découvrons Quito en débutant par les rues animées du Quartier Mariscal. Pris d’assaut par les touristes internationaux en quête de fêtes arrosées, de bar à salades, de burgers « veggie » et regorgeant d’auberges de jeunesse, ce quartier a hérité du surnom de quartier « Gringo ».

Un peu plus au Sud-Ouest de la ville, une fois passé le parc « El Ejido », le vieux Quito s’étend jusqu’à la colline du « Panecillo » ou se dresse une grande statue de vierge ailée, surplombant la ville, le « Virgen del Panecillo » (« petit pain » en espagnol). Cette sculpture colossale en aluminium datant de 1975 est devenue aujourd’hui le symbole de la ville.

Le vieux centre colonial de Quito regorge de petites placettes vivantes et de ruelles colorées. La ville fourmille d’activité, de boutiques, de vendeurs de rues.

Des fanfares et cortèges dansants des écoles de la ville défilent dans les rues, scandant les hymnes de leur établissement, pour célébrer « el dia de los niños », « jour des enfants ».

Les églises majestueuses sont nombreuses dans la ville et leurs frontons sculptés se détachent des façades dans les ruelles de la vielle ville.

La grande place centrale est encadrée par le palais présidentiel ou a lieu chaque lundi à 11h la relève de la garde. A cette occasion, des écoles sont invitées chaque semaine, la fanfare présidentielle anime la cérémonie et de nombreux badauds viennent afficher leur soutient ou leur opposition au président et à son gouvernement qui viennent saluer la foule au balcon du palais.

Depuis le sommet du clocher de la Basilique Del Voto Nacional, la vue à 360° sur Quito est imprenable. Au loin, on devine les sommets enneigés qui servent de toile de fond à cette capitale andine.

A la lisière du Parque Metropolitano se trouve le musée Osvaldo Guayasamin, peintre Equatorien célèbre dans son pays et dans le monde entier, pour ses œuvres dures et torturées traitants de thèmes noirs comme l’exil ou les persécutions ou d’autres plus doux comme la maternité… Des tableaux fascinants dans un lieu d’exception.

Horneado à Cumbaya

Dans les pas de Maria José, nous découvrons le quartier tranquille et branché de Cumbaya, situé en contrebas de Quito, dans la vallée. De nombreux commerces, restaurants et boutiques branchés animent les rues de ce quartier résidentiel prisé des jeunes actifs ou familles aisées. L’ambiance y est agréable et on y déguste d’excellentes « Helados de Paila », qui ne sont pas des glaces à la paëlla mais une technique ancestrale de fabrication de glace artisanale, où les fruits, le lait ou autres ingrédients sont glacés dans une grande marmite posée sur un lit de glace et de sel. Un des métiers ancestral Quiteño, consistait à grimper jusqu’aux glaciers voisins, pour en rapporter des morceaux  à la ville pour en faire des glaces. Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait penser, pour les Equatorien, la fabrication de glaces est une tradition originaire de la Sierra et non de la côte.

Après une visite de chantier en Adobe dans la vallée, Maria-José nous amène déguster un « Horneado », plat traditionnel de la région composé de morceaux de porc fondants à souhait cuits au four pendant des heures, accompagnés de tortillas de pommes de terre, de bananes plantains, d’avocats, de mote (maïs blanc) et de couenne frite croustillante…

Rencontre avec des élèves de CE1

Pour notre dernier jour dans la capitale, nous avons organisé à la demande de Sandra, une rencontre un peu spéciale… Sandra est institutrice dans l’établissement Français de Quito « La Condamine » et a souhaité nous présenter à ses élèves, pour un échange autour du projet et du voyage. Nous nous sommes donc rendus en classe à 7H30 un lundi, et avons enfilés nos plus beaux habits pour cette belle rencontre.

Après avoir présenté notre projet au tableau devant un auditoire attentif et enthousiaste, nous avons répondu aux questions et écouté les remarques des petits curieux :

« Comment vous faites pour vous laver ? » , « Il faut beaucoup d’argent pour voyager ? », « Y’a des toilettes dans le camion ? » ,  « Vous avez emmené quoi comme affaires? », « Un an c’est jusqu’à la rentrée prochaine ? », « Moi je suis déjà allé en Colombie ! », « 30 000 kms c’est combien de fois Quito ? », « Votre famille elle vous manque ? » …

« Ce projet, c’est une idée amusante »_Lhena, 6ans.

Nous avons clôturé la rencontre par une visite du van sur le parking de l’école, dans lequel ont défilé Une 20aine d’enfants surexcités, désireux de savoir ce qu’il se cachait dans chaque placard, comment s’installait le lit et la salle à manger ou encore comment fonctionnait la douche.. !

Après ces quelques jours hauts en découverte et en partage, nous avons repris la route en direction de la Sierra, le long de la Cordillère et de sa chaîne de volcans…

C.