De Manizales à la Valle del Cocora, au cœur du pays, se trouve la région que l’on nomme « Zona Cafetera » et qui doit son nom aux nombreux caféiers qui couvrent les pentes des collines et fournissent plus de la moitié de la production du café de Colombie. Du sommet des Andes à plus de 3500m nous avons plongé dans cette vallée par des routes sinueuses avec des vues incroyables sur les pentes verdoyantes et abruptes des collines environnantes.
Manizales
De Bogota nous sommes arrivés dans la Zona Cafetera par la ville de Manizales. Si l’on devait imager l’étalement urbain cette ville serait un bon exemple. Initiée au sommet d’une colline la ville s’est, au fil du temps, étendue sur l’ensemble des flancs de la colline et sur les collines voisines se sont construites des villes similaires. Nous garons le van dans la ville basse d’où par un téléphérique qui mène au centre-ville et permet d’apprécier l’étendue des constructions qui semblent dégringoler des collines se transformant au fur et à mesure en baraques de bric et de broc. Une fois dans le centre nous remontons la rue principale pleine de badauds venus faire des affaires dans les boutiques en tout genre qui se succèdent le long des trottoirs. De part et d’autre de cette artère principale des petites rues montent et descendent à plus de 45°, nous sommes bien content de ne pas nous y être aventurés avec le van !
Sur la place principale trône la cathédrale qui fut reconstruite à plusieurs reprises suite à des séismes et des incendies, aujourd’hui entièrement en béton armée elle vaut le coup d’œil, il est d’ailleurs possible de prendre un café dans l’une de ses tours au niveau des vitraux et avec une belle vue sur la ville, original !
Salento et la valle del Cocora
En revenant de Medellin nous avons poursuivi notre route jusqu’au village de Salento, porte d’entrée de la Valle del Cocora.
Salento est un joli petit village aux ruelles colorées et aux maisons en bahareque, technique de construction proche du torchis que l’on détaillera dans un prochain article. Malgré la présence de nombreux voyageurs le village a conservé son identité locale, comme en témoigne la remise des prix du meilleur âne (où quelque chose dans le genre) qui a eu lieu sur la place du village lors de notre passage.
Plus que le village en lui-même c’est sa position à dix kilomètres de la Valle del Cocora qui en fait une destination appréciée des touristes.
On vient à la Valle del Cocora pour randonner et découvrir les palmiers à cire, grands échassiers au tronc dégarni et dont les feuilles se déploient à une quinzaine de mètres du sol. Dans cette vallée au pied de la Sierra de los Nevados, irriguée par de nombreux cours d’eau, les paysages alternent entre forêt dense et humides et verts pâturages où paissent des bovins qui ne semblent pas à plaindre.
Zona Cafetera mais aussi Zona de la Guadua
Dans toute cette région l’utilisation de la Guadua, essence de bambou locale, semblent être la norme pour les constructions populaires. Des bosquets de Guadua qui bordent les routes à l’atelier de Marcello Villegas, ingénieur spécialisé dans la construction en bambou, nous avons pu constater qu’il s’agissait d’un mode de construction adapté à son environnement (nous vous en parlerons plus longuement dans un article technique).
Suite à cette étape champêtre nous prenons la route pour une tout autre atmosphère, le désert de la Tatacoa…