J 171 à 178 : Le Sud du Nicaragua, entre la côte pacifique et le lac Nicaragua

En route pour la Laguna Appoyo où nous comptons nous poser quelques jours, nous profitons une fois de plus des trésors volcaniques de la région…

Le Volcan Massaya

Ce cratère en pleine activité situé près de la ville de Granada, a la particularité de pouvoir se visiter en voiture. Ici, pas de trek, ni d’effort à la sueur de notre front pour pouvoir profiter du spectacle, simplement une petite route qui grimpe jusqu’aux bords du cratère.

En raison de l’activité du volcan, le temps accordé à chaque visiteur au sommet est limité pour des raisons de sécurité. Une fois en haut, il suffit de s’avancer au bord du point de vue, pour observer le cratère, majestueux. Un cercle quasi parfait se découpe pour former comme un puits naturel, entouré de roche, au fond duquel on peut apercevoir la lave bouillonnante, presque fluorescente, dans un nuage de vapeur. Aux jumelles, la vison du magma en fusion éclaboussant la roche semble surréaliste.

Laguna Appoyo

Près de la ville de Granada, nous profitons d’un temps calme sur les berges de la « laguna Appoyo ». Au bord de cette étendue d’eau douce, nous trouvons un petit emplacement entre deux arbres. Nous y établissons notre bivouac et vivons au rythme local, bains et lessives à la mode du coin, autrement dit dans les eaux tièdes de la lagune.

Granada

Comme de nombreuses villes du pays et d’Amérique Centrale en général, la ville de Granada a conservé de son histoire, une belle architecture coloniale. Bien que touristique et cosmopolite, la culture nicaraguayenne y reste bien présente. La place centrale est à l’image des places d’Amérique Centrale : colorée, un kiosque en son centre entouré de cireurs de chaussures et de stands de rues.

A l’heure du marché, les rues qui entourent une ancienne église sont devenues difficiles à traverser. Les gens se faufilent entre les différents stands aux étalages saturés, tentant de se frayer un passage entre les vélos, les taxis et les carrioles.

Dans les cantines, les plats du jour se ressemblent : gaillo pinto (riz et haricots rouges), poisson, poulet ou viandes « assado » (grillés) ou à la plancha, pour quelques dizaines de cordobas, accompagné de jus d’hibiscus, ananas et autre saveurs.

Playa Gigante

Sur les conseils d’un copain, propriétaire d’un terrain dans cette bourgade, nous établissons notre bivouac les pieds dans le sable, à l’ombre des arbres en bord de plage à Gigante. La playa Gigante est bordée par un petit village de pêcheurs tranquille. Des hommes rapiècent leurs filets pendant que d’autres tirent les barques hors de l’eau en les faisant rouler sur des rondins de bois sur le sable. La plage est paisible, le rythme aussi. Nous y passons quelques jours pour profiter des conditions idéales pour le surf sur la plage voisine, playa Amarillo, et d’un poisson frais de la pêche du jour.

Ile d’Ometepe

Des petits ferrys relient l’île d’Ometepe au port de San Jorge toutes les heures.  Mais en débarquant la fleur au fusil un matin à 6h sans aucune réservation pour notre véhicule, nous avons dû réserver une traversée  pour trois jours plus tard. Les places pour les véhicules semblent rares. Nous comprenons pourquoi après avoir garé le van au millimètre près avec 3 autres voitures seulement, sur le ferry qui embarque une soixantaine de passagers.

L’île d’Ometepe est formée par deux volcans face à face, le volcan Concepción et le Maderas, qui s’élèvent sur ce petit bout de terre en forme de 8 dans les eaux du lac Nicaragua.  L’île est est coin très tranquille, où le tourisme s’intègre sobrement à la vie locale sans dénaturer les villages insulaires. Une grande partie de l’île reste difficilement accessible sans être équipé d’un véhicule tout terrain et des pistes de terre desservent quelques petits villages reculés. Ici, comme à l’accoutumée en Amérique Centrale, beaucoup d’habitants se déplacent à cheval. Au détour d’une randonnée, des chutes d’eau vertigineuses nous rappellent la nature volcanique et les reliefs abruptes de l’île. 

Nous nous dégotons un coin en bord de route le long de la playa Domingo avec vue sur le lac, qui sera également notre baignoire d’eau douce le temps de notre séjour pour quelques toilettes nocturnes, à la lumière de la pleine lune.

C’est dans un « centre de tourisme communautaire » que passons notre dernière soirée sur l’île. Nous y sommes accueillis pour y stationner gratuitement pour la nuit, grâce à Ariane et Jean-François, deux québécois rencontrés lors de notre arrivée sur l’île, logés ici. Le petit village communautaire regroupe plusieurs familles, organisées autour d’espaces partagés dont une cuisine commune où les femmes y cuisinent pour les hôtes, répartis dans chaque famille, les produits agricoles de la communauté.

 Nous quittons l’île avec pour projet de retrouver Ariane et Jean-François le lendemain sur la côte pacifique pour une dernière nuit nicaraguayenne avant le passage de la frontière du Costa-Rica

C’est sur la plage de Marsella à quelques kilomètres du bourg touristique de San Juan del Sur que nous passons notre dernière nuit avec nos invités hébergés à l’étage dans la chambre d’amis, et ayant pour seul voisin un alligator de 2 mètres dans le rio sur les bords duquel nous bivouaquons.

C.