C’est au pied du volcan Lanín, sur une route sinueuse traversant le plateau enneigé au milieu d’Araucarias millénaires que nous passons une nouvelle fois du Chili à l’Argentine. Du parc Lanín à Bariloche à nous la région des lacs.
Parc national Lanín
Une fois les placards et le frigo plein, les réservoirs d’eau et de carburant remplis nous quittons San Martin de los Andes. Dans l’enceinte du parc national, le bitume laisse place à une piste de terre que nous empruntons sur une cinquantaine de kilomètres. Longeant d’abord le lac Lacar nous terminons notre route sur les rives du lac Nonthue sur une zone de camping gratuite. Un carré d’herbe, quelques tables en bois et une cabane abritant des toilettes sèches, l’équipement est sommaire mais largement suffisant. Seuls au bord du lac, entouré de sommets enneigés, nous profitons des rayons de soleil printanier.
Route des sept lacs
A la sortie du parc nous rejoignons la route qui relie San Martin de los Andes à Villa la Angostura. Cette portion de la route 40 est connue sous le nom de route des sept lacs en référence aux plans d’eau entre lesquels elle serpente. Malheureusement pour nous c’est par un temps maussade, voire pluvieux, que nous empruntons cet itinéraire. Nous n’avons donc pas le droit aux reflets des montagnes dans les lacs transformés en miroirs et des sommets enneigés qui toisent cette région, nous ne voyons que la base.
Bosque de los Arrayanes
Poursuivant notre route vers le Sud nous arrivons à Villa la Angostura, petite ville aux airs de station de ski des alpes avec ses chalets en bois, ses magasins de sports d’hiver et ses micro-brasseries. Posée sur les rives du lac Nahuel Huapi, plus grand lac de la région qui atteint San Carlos de Bariloche au Sud et dont les nombreuses ramifications s’étendent jusqu’à la frontière Chilienne à l’Ouest, elle est aussi le seul point d’accès terrestre à la péninsule Quétrihué.
Cette péninsule est plus connue sous le nom de parc national des Arrayanes, nom des arbres endémiques présents au Sud de la presque-île. Le parc est accessible uniquement à pied, il faut donc être bien motivé pour atteindre le bosquet d’Arrayans à 12km de l’entrée mais la rando est facile et bien agréable. Après 3h de marche nous découvrons donc ces fameux arbres tortueux couleur cannelle et à l’écorce aussi fine que du papier qui donne l’impression d’une mue continue.
Intermède Mécanique
En arrivant à San Carlos de Bariloche nous nous arrêtons à l’office de tourisme et au moment de repartir, impossible de passer la marche arrière, elle accrochait depuis quelques jours mais nous voilà contraints à aller de l’avant.
Nous partons donc en quête d’un garage. On rencontre d’abord « Pinky » un sexagénaire passionné de vieux combi qui nous dit qu’il ne peut pas nous aider car il ne connait pas ce modèle. Celui-ci nous renvoie vers l’atelier de « Nani » à deux rues de là, qui lui est débordé de boulot et nous dirige alors vers « El Gringo » à un pâté de maison.
Nous continuons à être ainsi renvoyés d’un atelier à l’autre pendant plus d’une heure. Au fil de nos rencontres, nous avons un premier diagnostic: la panne viendrait du sélecteur de vitesse, juste sous le levier de vitesse, et pas de la boite de vitesse, c’est plutôt bon signe. Mais toujours pas de mécano avec suffisamment de temps pour nous dépanner. Finalement après 9 adresses infructueuses nous atterrissons dans le petit atelier d’Ezekiel en fin d’après-midi qui nous confirme que c’est bien le sélecteur de vitesse, éprouvé par les nombreux kilomètres de piste qui est à l’origine du dysfonctionnement. Il règle et nettoie tout ça et la marche arrière fonctionne à nouveau.
Il est un peu plus de 20h et fatigués par ces événements nous quittons le garage en direction d’un parking pour passer la nuit mais arrivé au premier rond point nous avons un mal fou à passer la première…(c’est la troisième qui s’enclenche à la place et la seconde c’est encore pire). Nous voilà donc de retour au garage. Il est plus de 20h30 mais par chance Ezekiel n’a pas encore fermé boutique. On ne peut pas dire qu’il soit ravi de nous revoir mais il affine le réglage du sélecteur de vitesse et à 22h, après un nouvel essai les vitesses glissent toutes seules. Nous sommes prêts à repartir sur les routes !
Ventisquero Negro
Avec un van de nouveau opérationnel, nous partons à la découverte du parc national Nahuel Huapi et plus particulièrement du Ventisquero Negro, le glacier noir. Le parc se trouve à 1h de route au Sud de Bariloche au pied du Cerro Tronador, sommet frontalier entre l’Argentine et le Chili.
Le Ventisquero Negro, prend naissance au sommet du Cerro Tronador. La partie supérieure, couverte de neige, est toute blanche et en descendant, des agrégats de pierre se mêlent à la glace pour au final la noircir. On a donc l’impression que ce sont des parois rocheuses qui bordent le lac gelé mais il s’agit bien de la fin du glacier qui, comme ses congénères, subit le réchauffement climatique et recule constamment.
Bariloche
La ville de Bariloche en elle-même ne nous a pas enchantés par manque de charme et trop d’immeubles, nous lui avons largement préféré sa voisine Villa la Angostura. Cependant à peine sortie de la ville les beaux chalets construits sur les rives du lac au milieu des arbres appellent à la farniente et aux asados (barbecues) entre amis !
A l’ouest de Bariloche se trouve le Cerro Campanario, pas très haut mais idéalement placé il offre un panorama à 360° sur la région. Pour atteindre le sommet, deux options: un télésiège à 11€par personne ou 30mn de grimpette en forêt. Nous montons en marchant et une fois en haut, la vue est en effet époustouflante, le ciel est complètement dégagé et les lacs et les forêts s’étendent jusqu’au pied de la cordillère des Andes enneigée.
C’est par cette magnifique vue d’ensemble que nous terminons notre séjour dans la région des lacs et reprenons la route en direction du Chili.
W.