J304 à J307 : Le lac Titicaca, entre tourisme de masse et traditions.

Dernière étape Péruvienne et premiers pas sur le territoire Bolivien, le lac navigable le plus haut du monde, à 3800m, nous a révélé plusieurs de ses facettes.

 

Islas Uros, les îles flottantes

Nous abordons le lac par la grise ville de Puno. Les bâtiments en parpaings dévalant les collines jusqu’aux rives du lac n’invitent pas particulièrement à flâner dans les rues. Nous garons donc le van dans un parking sécurisé et sautons sur le premier bateau en partance pour les fameuses îles flottantes d’Uros.

 

20 minutes plus tard nous serpentons au milieu d’une multitude de petites îles sur chacune desquelles sont construites 5 à 10 cases en Totora, espèce de roseau caractéristique du lac. Le bateau sur lequel nous avons pris place, comme tous les autres, est en fait une navette touristique qui après nous avoir fait faire un tour entre les îles nous débarque sur l’une d’entre elles.

Perou_Uros_SignPerou_Uros_HommePerou_Uros_Femme_Bateau

Assis en rond avec les autres passagers du bateau nous écoutons le chef de famille nous expliquer comment sont construites les îles et l’entretient que cela représente.

Les racines de la Totora servent de plateformes flottantes, elles sont assemblées puis ancrées dans le lac pour éviter que l’île ne dérive et elles sont ensuite recouvertes de plusieurs couches de roseaux pour constituer le sol. Tous les 10jours cette couche de Totora au sol est renouvelée. Les petites cases quant à elles sont en structures bois couvertes également de Totora. L’ensemble de la couverture est remplacée tous les 8mois.

La technique constructive est intéressante mais nous avons la désagréable sensation que ces îles ne sont plus présentes que pour le tourisme. Une fois l’explication terminée nous sommes dirigé vers quelques stands d’artisanats puis, sans vraiment avoir le choix, contre quelques pesos supplémentaires nous  regagnons une autre île flottante à bord d’une embarcation traditionnelle… Poussée par un bateau à moteur.  Perou_Uros_Boat Perou_Uros_panneaux_solairesPerou_Uros_Toilettes

Nous tentons quand même l’expérience de passer une nuit sur place. On nous propose une case sommaire mais construite de façon traditionnelle, nous acceptons avec dans l’idée de pouvoir partager un moment avec les habitants de l’île. Au final, nous passons le reste de l’après-midi à regarder défiler les touristes qui débarquent par vingtaine sur cette petite île d’à peine 500m2 et une fois le dernier bateau reparti tout le monde quitte l’île ou se retranche dans sa case et plus personne ne s’occupera de nous jusqu’au lendemain matin. Pas vraiment l’expérience que nous recherchions… Mais le levé de soleil était beau! Perou_Uros_Sunrise

 

Isla Taquile

Malgré ce mauvais départ nous poursuivons notre exploration du lac et après deux heures de bateau nous débarquons sur l’Isla Taquile. Il ne s’agit plus d’une ile de roseau mais d’une petite bande de terre de 7km de long au milieu du lac Titicaca, traversée par une colline et couverte de cultures en terrasse.

Perou_Taquile_Terrasse Perou_Taquile_Porte

Contrairement aux iles flottantes,  malgré les nombreux bateaux de touristes, l’atmosphère est paisible et les iliens accueillants.

Camille détecte tout de suite la richesse des tenues traditionnelles portées par l’ensemble des habitants de l’île. Et elle n’est pas la seule car l’artisanat textile de l’île est classé au patrimoine mondial de l’Unesco pour la signification de ces tenues. A la position de leur bonnet il est possible de savoir si les hommes sont mariés, célibataires ou en recherche de l’âme sœur. Pour les femmes c’est la taille des pompons de leur cape noire qui donne cette information.Perou_Taquile_Hommes Perou_Taquile_Tradition Perou_Taquile_Unesco Perou_Taquile_Femme Perou_Taquile_vendueuse_Laine

Contraint par le retour du bateau nous ne profitons de l’île que pendant deux petites heures, mais l’ambiance détendue, l’accueil des gens, et ces paysages qui rappellent un peu la côte méditerranéenne nous ont réconciliés avec le lac Titicaca.

 

Copacabana

De retour sur la terre ferme nous longeons le lac pour passer du côté Bolivien et gagner Copacabana. Pour les touristes internationaux, Copacabana est une petite ville pas désagréable, passage obligé pour se rendre à l’Isla Del Sol.

Bolivie_Copacabana_Vendeuse Bolivie_Copacabana_Tradition

Mais pour les Boliviens c’est surtout l’église de la ville qui est réputée pour la bénédiction des véhicules. Les Boliviens viennent de loin pour assurer une protection divine à leur véhicule, surtout les chauffeurs de bus et de taxi! A défaut d’assurance nous en profitons pour faire bénir le van.

Il est préparé pour la cérémonie, des fleurs sur les rétros, une couronne de fleurs sur la calandre, une guirlande de fleur sous le pare-brise et même orné d’une cravate et d’un chapeau doré à paillette sur le toit ! Nous recevons également deux petites fioles d’alcool et de vin de messe et une bouteille de mousseux.Bolivie_Copacabana_Church

Puis une sœur commence à bénir la longue file de véhicule un par un. Lorsque elle arrive à notre niveau elle nous asperge d’eau bénite avant de faire de même sur le moteur capot ouvert puis à l’intérieur du van à l’avant et à l’arrière et sur l’ensemble de la carrosserie. Nous faisons ensuite le tour en aspergeant l’alcool sur les roues et le vin sur la carrosserie en même temps qu’un mélange de riz et de cannelle. Pour terminer nous aspergeons le van avec le mousseux en mode vainqueur du grand prix, ce qui fait sourire les passant car un simple cercle autour du véhicule eut était suffisant…Bolivie_Copacabana_van

En tout cas nous voilà paré à affronter les routes boliviennes! Mais avant ça il nous reste à découvrir l’isla Del sol.

 

Isla Del Sol

En embarquant sur le bateau en direction de l’île nous craignons de nous diriger vers une autre île bouffée par le tourisme. Pas moins de 250personnes attendent comme nous de monter sur les trois bateaux en partance pour l’île du soleil.

Hasard des rencontres, sur le bateau nous rencontrons Alexis et Marine, deux français qui voyagent en sac à dos. En discutant nous nous apercevons qu’ils connaissent Baptiste et Laurie que nous avions rencontrés en Equateur. Nous sympathisons et passerons notre séjour sur l’île en leur compagnie.  

Au final une fois sur l’île le flux touristique se dissipe rapidement et arrivé dans le village principal bien qu’on ne croise que des gringos, comme nous, l’endroit reste paisible.Bolivie_Isla Del Sol_gringos

Pour découvrir la vraie vie locale il faut par contre s’éloigner du village par les nombreux sentiers qui coupent à travers champs. On tombe alors sur des petits hameaux dans lesquels les villageois cultivent leurs terres et élèvent porcs et bovins. Lorsque l’on remonte au sommet des collines, le panorama sur l’ensemble de l’île et sur les sommets enneigés de la cordillère des Andes au-delà du lac est somptueux.Bolivie_Isla Del Sol_Sunset Bolivie_Isla Del Sol_pueblo Bolivie_Isla Del Sol_Overview Bolivie_Isla Del Sol_Coast Bolivie_Isla Del Sol_troupeau Bolivie_Isla Del Sol_bergere

Lors de notre passage, le nord de l’île n’étant pas accessible aux touristes pour cause de conflit social nous nous contenterons du Sud.

Ce passage dans la région du lac Titicaca aura clôturé notre séjour Péruvien sur une impression partagée mais nous donne envie de foncer à la découverte de la Bolivie.

W.