J 233 à 237 – Petite halte dans une capitale saturée : Bogotá

Une entrée en matière agitée…

Pour tout dire, notre arrivée à Bogotá a été des plus sportives… Après près de 3 semaines de voyage à nos côté, il était temps pour Martine de s’envoler pour la France. Avec un vol en fin de journée, nous avions tout prévu pour profiter jusqu’aux derniers instants. Après une petite halte pour un déjeuner aux empanadas dans la ville de Zipaquira, au Nord de Bogotá, nous nous mettons en route pour l’aéroport, confiants sur notre planning… Mais c’était sans compter sur le célèbre trafic de cette capitale tentaculaire ! Au bout d’une heure au pas et l’heure avançant dangereusement, nous décidons de tenter notre chance avec un  itinéraire Bis… Mais c’était une fois de plus sans compter sur l’état des routes plus qu’aléatoire en Colombie, et ce même en zone périurbaine ! Après une course contre la montre sur une piste boueuse en piteux état, puis une conduite sport au cœur du trafic urbain, c’est contre toute attente, sur le gong de la fin de l’enregistrement que nous avons réussi à déposer, ou plutôt « expulser », Martine à l’aéroport de Bogota, sans même le temps d’un au-revoir…

Suite à cette entrée en matière forte en adrénaline dans la capitale colombienne, nous avons rejoint l’appartement tranquille et chaleureux de notre hôte, Catherine, qui nous attendait pour la nuit. Accueillis avec une générosité sans limite, c’est basés dans la Zona Rosa, quartier international et plutôt chic, dans le nord de la ville, que nous avons passé quelques jours dans cette capitale effervescente.

Bogotá, capitale haut perchée au passé complexe

Perchée à 2600 mètres d’altitude sur les hauts plateaux Andins entre les deux Cordillères, Bogotá est la troisième plus haute capitale du monde après La Paz en Bolivie et Quito en Equateur. Autrement dit, une montée de marche dynamique peut vous nécessiter de longues minutes de récupération

Dès notre arrivée, nous avons vite compris que se balader dans Bogotá ne serait pas de tout repos… La circulation est chaotique, le trafic est saturé à toutes les heures de la journée et le système de transport en commun le « Transmilenio » a mauvaise  presse, tant pour sa complexité d’utilisation que pour ses problèmes de sécurité. Mis en garde par notre hôte, puis par un chauffeur de taxi et enfin par un jeune avocat Bogotanais à bord du Transmilenio, nous nous sommes promenés dans le centre de la ville plutôt sur nos gardes.

Victime d’une histoire lourde, Bogotá garde les séquelles d’une époque difficile qui débuta les années 50. Un exode massif en raison des conflits armés qui ravagent le pays jusque dans les années 90, a imposé à la ville un développement urbain mal contrôlé, subissant une pression démographique croissante. De nombreux quartiers construits sans autorisations, les « invasiones » continuent de s’agrandir en périphérie de la ville.

Le quartier de la Candelaria, aujourd’hui quartier étudiant et touristique dans la Zona Centro était jusque dans les années 90 une zone de non droit, témoins de scène d’affrontements violents. Récemment remis en valeur, ce centre colonial se situe sur les pentes douces qui libèrent une vue sur l’étendue de la ville. Aujourd’hui, plusieurs universités, restaurants, bars et auberges branchées animent les rues

C’est dans ce quartier que nous avons eu la chance de rencontrer l’architecte colombien, Simon Vélez, devenu maître dans l’art de la construction en Guadua, espèce endémique de Bambou dans le centre de la Colombie. Le temps d’une journée, il nous amène découvrir les plus belles propriétés du quartier, insoupçonnées derrière de grands murs délabrés recouverts d’art de rue.. Au cours d’une rencontre à son domicile, il nous présente son travail, dont nous vous parlerons dans un prochain article spécifique.

Les trésors du musée de l’Or

Sur de nombreux conseils, nous avons passé quelques heures pluvieuses au musée de l’Or de Bogotá. Réputé pour être l’un des plus beau musée du monde dans son genre, il présente une collection hallucinante de  près de 50 000 bijoux et autre pièces en or, héritées de différentes cultures précolombiennes. Des boucles d’oreilles magistrales aux figurines stylisées de chauve-souris, grenouilles ou autres animaux, certaines pièces sont bluffantes de modernité…

Après ces quelques jours, partagés entre découverte de la ville et moments de répit chez Catherine, nous avons repris notre route, en direction de la Zona Cafetera, de l’autre côté de la Cordillère. Comme à chaque nouveau départ, nous repartons chargés de souvenirs fabriqués avec notre hôte,  le ventre rempli des mets succulents que nous avons eu la chance de déguster à sa table et de nouvelles recettes dans notre carnet de voyage (dont l’Ajiaco Santafereño, soupe Bogotanaise à base de pommes de terre, servie avec avocat, poulet et maïs, les Arepas Boyacanas ou encore la confiture d’Uvillas, petit fruit jaune local) …

C.