J 220 à 224 – Carthagène des Indes, perle des Caraïbes

Après notre traversée en voilier par la mer des Caraïbes, nous avons débarqué en piétons dans la belle cité de Carthagène des Indes, sur la côte Colombienne. Une fois passé l’enceinte des remparts qui subsistent encore sur certaines portions, nous entrons dans la cité historique de Carthagène des Indes. En attendant l’arrivée du cargo, nous avons posé nos valises dans un petit hôtel du quartier de Gethsémani et durant quatre jours avons sillonné les ruelles animées et chargées d’histoire de cette vieille princesse coloniale…

« Getsemaní », la ferveur populaire et internationale

Dans le quartier de Getsemaní, les auberges et hôtels ne manquent pas. Les hébergements bon marché s’enchaînent au fil des rues, attirant une clientèle jeune et internationale. L’ambiance du quartier reste authentique, avec ses cantines bon marché proposant « almuerzos, desayunos et cena » locaux, ses « tiendas » de fruits et légumes et ses petits commerces en tout genre. Des stands de nourriture de rue ou de vente de jus frais sont installés un peu partout. Les carrioles des vendeurs de cafés déambulent dans les rues, proposant tout type de préparation, « tinto », « con leche », « con arequipe »…

Les rues du quartier sont vivantes et pleines de charme. Les édifices anciens ne sont pas toujours rénovés, parfois recouvertes d’art de rue.

Le soir venu, le quartier s’anime. La population locale se mélange à une joyeuse foule de «backpacker » internationale. La petite place … se noircie de monde, venu admirer les spectacles de rues ou cours de Zumba qui prennent place ici à la tombée de la nuit. Les stands de nourritures s’installent peu à peu, proposant jusqu’à une heure avancée de la nuit un grand choix de spécialités : « Arepas rellenas » (galettes de maïs qui peuvent être farcie à la viande, au fromage ou au poulet), Empanadas, « Patacones con todo » (Galettes de bananes plantins frites, accompagnées d’un joyeux mélange de « tout », c’est-à-dire, viande, légumes, poulet…)

« Le Centro », la vieille Carthagène

Dans le quartier du Centro, la vieille ville coloniale déploie tous ses charmes. Les façades rénovées rivalisent de couleurs éclatantes. Les plus décrépites ont conservé leur faste d’antan et leurs couleurs devenues pastels enrichissent le tableau. Les grandes portes de bois peintes déclinent une variété de heurtoirs infinie.  Derrière chacune d’elles se cachent des patios aux richesses coloniales préservées.

Nous découvrons avec émerveillement les moindres ruelles, longeant les façades de pierres ou de blocs de corail, cherchant l’ombre des bougainvilliers qui courent sur les balcons de bois.

Au détour d’une place, des femmes noires en tenues traditionnelles caribéenne vendent des fruits fraîchement découpés. Parées de leurs tissus aux couleurs vives et de leurs bijoux en bois peint, elles sont aux couleurs de la ville : éclatantes et authentiques.

Des communautés d’indiens Wayu, vendent leur artisanat dans la rue et ajoutent encore des couleurs au tableau, étalant les besaces en coton tissé, portées par de nombreux colombiens dans tout le pays.

Depuis les remparts, une vue panoramique s’ouvre sur les buildings de la ville nouvelle, de l’autre côté de la baie.

Comme beaucoup de villes coloniales classées au patrimoine mondial de l’Unesco, la ville fortifiée de Carthagène est aujourd’hui très touristique. Les boutiques de luxes, de créateurs, de vente d’émeraudes, et les restaurants branchés se multiplient dans le quartier du Centro, qui draine une foule internationale. Les statues de bronze du sculpteur colombien Botero sont un point de ralliement sur l’une des placettes centrales et les stands de chapeau bon marché se trouvent à chaque coin de rue. Malgré cet aspect inévitable, nous sommes complètement tombés sous le charme de cette pépite caribéenne.

La forteresse de San Felipe de Barajas, témoin d’un passé pirate

Longtemps la cible des pirates et des corsaires entre le 16ème et le 18ème siècle, la cité de Carthagène s’est largement fortifiée au cours de son histoire. La baie toute entière a été aménagée pour parer les assauts de navires ennemis. Une barrière sous-marine au niveau de Boca Grande, empêchait, et empêche toujours l’accès aux bateaux, alors qu’un petit fort assurait la sécurité à l’entrée de la Baie par Boca Chica. Les remparts assuraient sa protection côté pleine mer, alors que la forteresse de San Felipe de Barajas, construite sur une colline surplombant la ville assurait le contrôle général de la cité et dissuadait les envahisseurs. Chef-d’œuvre d’architecture militaire, cette forteresse était réputée imprenable grâce à son réseau de tunnels, ses tours et ses parois inclinées.

Depuis la place centrale au sommet, la vue sur la vieille Carthagène permet d’appréhender la géographie particulière de la baie et le développement urbain de la ville.

Cette première étape Colombienne nous aura conquis et nous remplit de curiosité et d’envie pour la suite du pays. Une fois le van récupéré après de longues démarches (que l’on vous détaille ici !), nous reprenons la route à trois, à la découverte de la Colombie…

C.